New FLA in Tuxford

Publié le par Méli

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05h30.

Le réveil sonne. Qui c'est qui maudit les bus de pas être arrangeants du tout ? C'est bibi, qui commence la journée d'un assez mauvais pied. Mais bon, un tour sous la douche et déjà le stress prend le dessus sur tout le reste. J'ai un peu la trouille de ce que je vais devoir faire aujourd'hui... À tel point que j'oublie de déjeuner. Donc direct après la douche, me voilà partie, à six heures passées, quérir mon bus. Bâillant, je me mets en route pour mon arrêt, à environ dix minutes de chez moi.

Le bus arrive vers six heures vingt. Le prix à cette heure pour rejoindre Worksop est plus exorbitant encore qu'en pleine journée - £3,10 – et m'arrache un grognement. Mais bon, avec un peu de chance, j'trouverai somebody pour du co-voiturage...

Arrivée à Worksop à sept heures moins vingt. À sept heures moins cinq, on décolle avec le bus pour Tuxford. Fiou. Les transports me gavent déjà, mais le conducteur est un chou qui répète trois fois la fameuse phrase que je comprends jamais, concernant une histoire de billet retour. Bien.

Arrivée à Tuxford, petite ville de 3000 âmes, aux alentours de sept heures trente. C'est là que la rigolade commence...

 

Parce que j'ai bien fait un peu de repérage avec mon coloc, un coup... Mais saurais-je traverser toute la petite ville et retrouver cette highschool, qui est avouons-le vachement bien planquée ?

Bah on remonte la rue. Pis on la redescend, on prend l'autre intersection. On tourne un peu, et puis... J'aperçois un petit jeune, 13 ans tout au plus, qui se dirige en bas de la rue, en uniforme. Huhu, on va le suivre, qui sait... Et là, BINGO ! À huit heures quinze – parce que faut le temps de faire tout ce chemin – me voici qui pousse la grille, et qui me retrouve confrontée au deuxième problème : well, je suis sensée aller où, moi ? Parce que bon, ça a l'air... Euh... Pretty grand quoi. En tout cas, les élèves peuvent pas se plaindre de la taille de la cour de récré, qui est juste immense et pleine de jeux – on dirait un playgroundpour gamins, c'est super – avec quelques bancs aussi, dispachés un peu partout.

On fait le tour, une fois.

Puis on trouve une dizaine de portes. Finalement, j'entre par l'une d'elle, et tombe directement sur un bureau de profs. Design&technology. Oui, bon, c'est pas le département que je cherchais, mais c'est déjà ça : ils sauront sans doute m'aiguiller. Et en effet, sitôt le problème expliquée que me voici amenée à l'accueil, où on appelle le Modern Language Department, qui envoie du monde me chercher. Wah, c'est beau la communication. Vraiment.

 

Et, moins de cinq minutes plus tard... Deux de mes collègues se présentent, et voilà que la journée peut commencer ! Huit heures vingt-cinq, j'ai cinq minutes d'avance au final.

Là, on discute pas mal, on me dit que j'aurais mon emploi du temps demain – et qu'ils feront leur possible pour que j'ai mon vendredi, peut-être mon jeudi, de libres – et on m'invite à faire un tour du propriétaire. La dernière école d'une taille similaire que j'ai vu, c'est le Lycée Condorcet de Belfort, où j'ai passé trois ans. Ici, nous avons plus de 1200 élèves – pas mal pour un établissement country side ! - de 11 à 16 ans, et quelques 250 qui passent les examens past-16, soit... Pas loin de 1500 âmes. Plus les profs – et sachant qu'on est une dizaine dans le département de langues, où chacun peut enseigner deux langues, dans un lycée technique où les élèves ne sont obligés d'apprendre une langue vivante que trois ans, ça donne un ordre d'idée. Nice.

Le tour du propriétaire me fait prendre conscience que je vais me perdre deux trois fois par ici, muimuimui. C'est gros quoi. Pis y'a du monde partout.


http://www.tuxfordschool.com/Resources/user/Historical%20photos/New%20uniform.jpgUn truc qui m'amuse, ce sont les réprimandes de mon collègue qui m'accompagne, envers les élèves : aucune chemise non rentrée dans le pantalon ou cravate mal mise ne lui échappe ! L'uniforme doit être porté impeccablement, et tous les élèves qui ne sont pas en règle ont une remarque – et s'empressent de se refroquer correctement. C'est mignon, surtout chez les year 7. À noter que ceux qui préparent les A-levels – examen non-obligatoire, équivalent du bac, qui ne concerne que les past-16– ne portent pas l'uniforme. C'est comme ça qu'on les repère.

Du coup, les adolescents font preuve d'imagination pour se démarquer les uns des autres : formes des chaussures – obligatoirement noires – coupes de cheveux – pour les garçons aussi ! - couleur du sac, c'est amusant de voir le contraste entre le sac de cours rose bonbon et l'uniforme stricte gris&bleu marine de l'établissement.

 

Bref.

Après ce petit tour gentillet au cours duquel je constate qu'après un week-end pourri la météo sera au beau fixe pour ce premier jour, direction le bureau. On m'a même aménagé mon petit coin, c'est sogentil. Avec une pile de lmanuels de tous les niveaux à explorer – j'aurais, je cite, « surtout des 7&8 year, ainsi que des 9 year... Et des GCSEs et A-levels, parce que faut les préparer aux examens », soit, pour les non-familiers du système anglais, tous les niveaux – ainsi que deux classeurs laissés par de précédents FLAs, et quelques uns de leurs travaux. Ça, c'est cool. Le classeur est exactement le même – même style, même couleur – que celui que j'ai récupéré de JG. J'sens comme un parfum d'arnaque.

Bon, les collègues ont des classes. Qu'importe, j'ai du matériel à exploiter et à parcourir, pour me faire une idée du type de sujet à aborder. Bah, qu'on se le dise, les anglais y rigolent pas avec les langues. C'est un niveau requis théorique que donnent ces manuels, mais en entrant en cinquième, j'étais pas capable de dire autant de choses en anglais que ces petits doivent savoir dès qu'il commence la classe équivalente. Wah. Et alors le niveau demandé en A-levels... C'est juste épharant. J'ai lu, au cours de la journée, tous les textes de leur livre, ainsi que les thèmes de dossiers itou, c'est juste un truc de fou le niveau qu'ils doivent avoir. Il est recommandé, dans le manuel, qu'ils fassent des recherches sur l'Histoire de la France au XXème siècle – poussée, hein, genre savoir l'impact de Mai 68 sur le reste de l'Europe, chose que personnellement j'ignore complètement – mais aussi de lire du classique – j'ai failli m'étouffer en voyant Madame Bovary dans les ouvrages proposés (il veulent les dégoûter de la littérature française !) - et du théâtre français – ouais, Tartuffeen est. Wah. Dire que j'ai eu un mal fou à lire ces ouvrages... En français... À niveau d'étude équivalent...

Des badasses en langues, du moins, le peu qui se spécialisent là-dedans. On comprend mieux pourquoi les A-levels concernent quatre matières maximum au choix, vu comme ils doivent les approfondir.

 

Après, c'est break de dix heures trente ! Salle des profs. Ouais, rien d'intéressant, coffee time, toussa – leur café, c'est de la lavasse que j'ai noyé dans du lait, moi qui n'aime ni le café ni le lait... - et puis, après un retentissement de leur ignoble sonnerie – la première fois que je l'ai entendue, j'ai cru que c'était le début de l'alarme incendie – on retourne au Modern Languages Department. Et c'est là que j'assiste à mon premier cours, avec les year 7, soit ceux qui ont commencé à apprendre le français y'a un mois.

Ooooh vous auriez du voir les étincelles dans leurs yeux, quand mon collègue leur a dit que j'étais une française, une vraie de vraie, que je serai là toute l'année, et qu'ils pouvaient me poser des questions en français ! Ils débutent, mais ils ont su me demander quelques menues choses – en fait, ils ont posé des questions sur tous les sujets qu'ils avaient traité : les nombres et les mois (mon âge), les présentations (mon nom), l'alphabet (j'ai du épeler mon prénom), et le comment ça va (à noter que la choupinette qui m'a posé la question a eu un moment de blanc quand j'ai répondu « ça va et toi? », comme si elle ne s'était pas attendue à ce que je retourne la question). Un grand moment. Ils sont décidément trop mignons – héhé, j'suis pas encore complètement en face d'eux, donc ils sont choupis.

Le reste de la leçon, je le passe à écouter la façon qu'a mon collègue de leur apprendre de nouveaux mots, ainsi que de leur expliquer les genres – qui n'existent pas pour les noms communs en anglais. Très drôle de le voir plaisanter, faire le clown, et crier – et faire crier – le nom des objets présents dans la classe. Une chose est sûre : tous les petits year 7 savent maintenant ce que sont une porte et des livres.

Comme il fallait s'y attendre, les élèves cherchent une règle à appliquer, pour savoir quand appliquer le féminin à un nom, quand appliquer le masculin. L'une d'eux tente une hypothèse en affirmant que c'est féminin s'il y a des coins pointus dans l'objet (ce qui marche pour table et chaise). Face à « araignée », elle n'en démord pas, puisque les mandibules ont des bouts pointus. Forcément. Pis, un autre, le petit Max – vi, j'ai retenu son nom à lui – suggère de me demander, parce que comme c'est ma langue maternelle, je sais peut-être pourquoi. Je me suis contentée de hocher les épaules, bien que je lui aurais bien demandé pourquoi on dit « she » pour un bateau en anglais, pour lui montrer que c'est dur de savoir. Mais y sont trop choupis, j'pouvais pas faire ça.

 

Fiou, fin du cours. Le collègue enchaîne sur une classe d'Allemand, donc, ayant cette langue en horreur, je m'éclipse... Mais ! Je reviens pour la dernière period– vi entre temps, repas, toussa, mais y s'est rien passé d'intéressant, sinon ma découverte des toilettes du staff, qui pètent la classe – où il se déroule un test.

Oho. Year 9, petit test sur la conjugaison du verbe allerau passé composé – appelé parfait/perfect tensepar les anglais. J'écoute, je guette les copies que j'aperçois de ma chaise. Beaucoup des élèves se concentrent trop sur l'accord du participe et oublient l'auxiliaire. « Je allée » ça fait bizarre. Mais globalement, les résultats sont pas mauvais de ce que je peux entendre de la correction – car les élèves corrigent les copies des voisins. Puis, petit point grammaire sur l'accord avec vous. C'est vrai qu'on se rend pas vraiment compte, en bon français, de la difficulté de notre vouvoiement pour quelqu'un qui parle une langue où ce dernier n'existe pas. Aussi l'accord du participe passé avec vousau féminin singulier perturbe. Ils sont perturbés aussi par la prédominance du masculin, qui l'emporte toujours en grammaire française - « oui, s'il y a trois millions de femmes et un seul homme dans l'assemblée, on dira ils ». Après quelques demandes farfelues – et si y'a toutes ces femmes et un bébé garçon ? Et si y'a toutes ces femmes dont une enceinte d'un baby boy ? Et si y'a toutes ces femmes et le bras d'un homme ? - je fais enfin officiellement connaissance avec eux. Apparemment, l'un d'eux est à moitié français et me le fait remarquer, mais la cloche sonne et nous empêche d'aller plus loin. D'autant plus qu'il est 15h30, et que l'école est finie.

 

Mais je ne rentre de suite. Certes, mon bus va partir sans moi, mais j'ai mieux : j'ai ma collègue Zoey qui vit à Clowne... Soit le village après Creswell ! Soit... J'ai mon co-voiturage ! Donc, demain, lever à 6h30, parce que la collègue vient me chercher à 7h30 <3 !

Héhé !

Demain, j'ai mes timetables, et je sais pas ce que je fais. Mais je devrais faire un co-cours, normalement, si j'ai tout compris =)

La suite de mes aventures demain soir donc ! Un chili con carne m'attend !

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N
<br /> Max.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Nini -> Ouais. Max. Il est choupi et tout blond ^^Et il grogne. On a p-ê un Matthieu (Matthew plutôt) aussi, je sais pas encore.<br /> <br /> <br /> Maman -> Owi, des douceurs *_* Marchi môman !<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> et bien quel programme!!!pour te donner du courage je t'ai envoyer un petit colis avec des petites douceurs...bisous ma fille.<br /> <br /> <br />
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