"Ce chef-d'oeuvre en péril"

Publié le par Méli

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Aujourd'hui, je me promenais sur la toile, et je suis allée voir si Princesse Soso avait mis son blog à jour. C'est ainsi que je suis tombée sur son article, qui reprenait un article du Figaro, sur l'école française et sa perdition,.

 

Pour ceux qui auront la flemme de lire ces deux articles conséquents, on peut dire qu'ils sont pleins de bon sens. Ils soulèvent des problèmes que j'ai trop souvent entendu, souvent relayés par des ministres de l'éducation voulant faire de l'école un haut-lieu de la politique. Et c'est ainsi qu'arrivent des problèmes qui sont venus à toutes les oreilles : la violence à l'école, le traumatisme des notes, l'égalité absolue, l'absence de compétition (parce que c'est humiliant pour les mauvais élèves), les lacunes qu'on trouve dans les classes et chez certains élèves, les grandes difficultés, la mise à mort de l'orthographe de notre si belle langue... Et j'en passe et des meilleurs.

Ces notions que je n'ai jamaisrencontrées dans le système anglo-saxon, où l'on fait les classes selon les niveaux des élèves, où on note via des niveaux, où certains examens ont une version facile et une version hardcore, où l'apprentissage par coeur n'est pas stigmatisé... Et les élèves que j'ai pu voir n'étaient pas traumatisés le moins du monde, pas même ceux des tout derniers sets, qui étaient même plus que motivés. Et les set oneétaient souvent boostés, et dès qu'ils avaient de mauvais résultats, on leur rappelait qu'ils étaient les meilleurs, et que s'ils ne travaillaient pas plus, ils iraient dans un set inférieur.

 

Cet article est tout en contraste vis à vis de ce que j'expérimente chaque jour : la formation des enseignants. En didactique, on nous enseigne l'égalité, on nous rabache qu'il ne faut pas jouer la carte de la valorisation – parce que ça humilie les autres élèves – on nous explique bien l'importance des savoir-faire et des savoir-être plus que du savoir en lui-même.

Ce qui m'a presque choquée dans mes cours, c'est le jour où l'une de mes profs nous a dit que le plus important, quand un élève s'exprimait en langue étrangère, c'était l'intelligibilité. Pas la grammaire. Pas le vocabulaire. Mais le fait que l'interlocuteur natif puisse comprendre sans mal. Ce qui veut dire qu'en théorie, le fait qu'un élève s'exprime en petit nègre est tout à fait recevable.

Franchement, si on suit la logique de l'éducation nationale, qui veut que ce qu'on fait à l'école doit être absolument utile pour un métier plus tard : vous pensez que si vous parlez en petit nègre à un employeur, votre crédibilité ne risque-t-elle pas d'en prendre un méchant coup ?

Ensuite, on parle d'élève acteur de sa formation. Alors, dans la théorie, c'est très joli, très mignon, très bisounours : l'élève est au centre de sa formation, et il agit, fait des choix, se trompe peut-être, mais pour mieux se relever et avancer. Dans la pratique... Nous parlons d'adolescents, et non pas d'adultes. Vous imaginez, 30/40 adolescents à qui on laisse le choix ? Ahem. Et puis, face à des classes muettes, c'est pas folichon. Et je ne parle même pas des classes de SEGPA...

Il faut aussi qu'on se souvienne qu'il faut prendre en compte de la volonté individuelle de l'adolescent, sa volonté de s'affirmer et de hurler au monde qu'il existe.

Ai-je vraiment besoin de développer ce point ? Je trouve que ça parle de soi-même...

 

Alors oui, je suis d'accord avec ce qu'a écrit Natasha Polony. Et je ne comprends pas que ça fasse autant de polémique, très personnellement. Enfin si, parce qu'elle pointe du doigt bien des défauts dans un système éducatif qui possédait pourtant d'excellentes bases. Parce qu'elle pointe les faiblesses d'un pays où beaucoup trop d'élèves sortent de troisième sans savoir lire ni écrire.

J'ai moi-même appris à lire avec la méthode globale dont elle parle dans son article. Pour ceux qui ne voient pas de quoi il s'agit, un exemple concret : avant que ma mère ne vienne m'apprendre à déterminer les syllabes et à les déchiffrer, je pouvais lire « le chat mange la souris » mais j'étais incapable de lire « chat » ou de lire la syllabe « sou ». Mais je savais reconnaître la phrase. Ce qui est assez inutile lorsqu'on tombe sur un mot inconnu...

Alors que d'autres ne sachent pas lire/écrire correctement ne m'étonne pas. J'ai eu la chance d'avoir une mère qui a rattrapé les pots cassés. Certains parents ne s'impliquant pas dans la scolarité de leurs enfants laissent couler. D'autres s'en moquent carrément. Et là est un autre coeur du problème.

 

Ajoutons à cela de scandaleuses réformes orthographiques (apprendre qu'on pouvait maintenant écrire « nénufar » m'a fait hurler d'indignation), et comment voulez-vous que la jeunesse française sache écrire, rester concentrée, faire des progrès, découvre le plaisir d'apprendre sans forcément que cela ait une utilité pour son futur métier, pour avoir une culture générale...

Certes, les élèves ne travaillent jamais pour eux (pour faire plaisir aux parents, par peur de punitions, tout ça, et je ne faisais pas exception avant d'entrer à la fac), mais il est important qu'ils acquierent ce genre de choses. Pour qu'on n'aille pas vers une société aliénée, où certaines personnes ignorent certains mots comme « métaphore », « garniture » ou « paradoxal ».

Et c'est du vécu.

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